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Donnerstag, 5. November 2015

KPR-2: 39ième jour | Montegalda—Padova



Au niveau marche, rien à redire… mon sac est lourd, j’ai une jambe qui me fait un peu mal et l’asphalte est ce qu’il est. C’est plat, il y a quand meme de la nature, il y a meme un fiume qu’il faut dévier et des kakis en abondance. Aujourd’hui, j’arriverai assez tot, car ce n’est pas beaucoup de kilomètres entre Montegalda et Padova. Détrompe-toi, chère Marinka… il y en a plus que tu crois. Ou alors, je deviens de plus en plus lente, car étant près du but, j’ai soit une fatigue accumulée, soit un soupçon de tristesse, puisque le projet est bientot terminé. No lo so. J’arrive à Padoue. En bonne pélerine, je fonce dans les musées. Je demande des adresses et contacts d’artistes. On m’envoie à l’autre bout de la ville, il y aurait un Fusion-Art-Center. Ca sonne bien. (En chemin, au Prato della Valle - la place la plus grande au monde – une fille m’accoste. Elle me demande si je n’étais pas à Aosta… Oui, c’est moi. Elle m’a reconnue. Elle vient d’Aosta et m’aurait vue un mois auparavant dans la ville. Elle me raconte qu’elle fait un travail de recherche sur les pélerinages religieux et qu’elle est en ce moment à Padoue pour un groupe de travail).

Je regarde le site web du Fusion-Art-Center, ca a l’air contemporain et ils ont certainement plein de combines pour me venir en aide. Penses-tu! Le centre est fermé. Mince. Je demande aux gens dans les environs. Je parle avec un gars hyper décontracté qui a étudié l’architecture et qui me transmet multiples informations. Il me dit de venir à 20h dans un bar et que le DJ aurait peut-etre un divan (couchsurfing) pour moi. On se quitte. Je continue ma recherche. Je vois un couvent de cappucins. Quitte à faire, en plus ils ont un jardin. On me reçoit et m’envoie chez le père supérieur. Je baratine mes quelques phrases et demande si je «posso montare la tenda nell vostro giardino per una note?» Le père me répond que non, c’est un jardin privé. J’avais envie de lui dire… Pu…, je sais que c’est un jardin privé, c’est pour cela que je demande! Ah, ahahahah. Le grand panneau à coté de la Basilique Sant’Antonio, me fait un peu sourire… «Bienvenu à toi, pélerin!» 

Finalement, je suis contente que ça n’a pas marché, ça me bouste à continuer à chercher. Je vois un atelier de cornicchis (encadrement). J’entre et Arianna Furlan, una bella donna, m’accueille et si comme tout était logique et évident. Elle est enchantée que je sois là. A nouveau, elle s’empresse de téléphoner à ses contacts artistes, elle demande aux clients et raconte mon aventure. Elle est juste incroyable. Une énergie et un humour qui vous séduit au premier cadre (c’est nul, je sais, mais c’est pour le contexte). Son copain Gino (artiste et marchand de design) arrive et alors qu’elle doit terminer à travailler pendant une petite heure, elle me confie à lui pour un apéro. Gino Bosa me rappelle que la chose la plus importante: regarder. Regarder et regarder. Tout, regarder et oublier ce que l’on pense croire connaitre. Regarder, oublier, se rappeler. De là découle un mouvement et de ce mouvement, peut-etre un peu de place pour quelque chose de nouveau. Finalement, c’est Arianna qui m’héberge. Elle me cuisine una bona pasta (primo) et poi, des légumes (secondo). Tout simplement succulent. On échange sur les reves de chacune, sur les projets, sur les voyages. Elle aime l’Afrique, mais me confie qu’elle n’est pas encore prete pour ce continent qui a tant d’énergie. Trop d’énergie pour elle: «L’Afrique, c’est trop fort, je m’y perdrais pour l’instant. C’est comme une bombe qui peut exploser à tout moment». Le lendemain, c’est jus de citron, pain aux carottes, confiture chocolat, pommes, café et thé qui me sont servis. Grazie, grazie!! Elle m’organise encore une rencontre avec son voisin qui artiste peintre et musicien. Je découvre son petit atelier sous la maison, sorte de cave qui fourmille de créativité. Et puis, andiamo. Andiamo.