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Montag, 17. Juli 2017

KPR - 3 : Jour 101 I Palanka - Markovac

La personne en question est là, à la table, complètement bourrée. Je lui pose quelques questions et chante… Car il est aussi musicien. Puis Victor nous rejoint., fasciné par mon projet. Au mieux, il aimerait marcher avec moi. C'est ce que l'on fait, le temps d'une matinée. Je quitte "BABA VERA", la grand-maman, qui porte Lina, le bébé chinois et Ida. Lola et Victor m'emmènent au musée de la ville et je suis heureuse d'avoir une conversation avec le commissaire qui m'explique sa mission. Ensuite, mes guides me montrent la source d'eau thermale que la population apprécie tant. Aux alentours de ce point d'eau, il y a un parc, un hôtel, un spa. Mais tout est stoppé, délaissé, dans un piteux état depuis de nombreuses années. On passe devant la plus fameuse et la plus grande usine de l'Ex-Yougoslavie, une aciérie partiellement encore en activité, après son rachat par une entreprise de je ne sais plus quel pays européen. On marche pendant un moment sur la route principale avant de s'engager sur des sentiers et d'être entourés par la nature. Mes compagnons veulent me montrer un monastère orthodoxe, caché dans une vallée. Victor me dit: "C'est une pièce d'art".



Effectivement, l'endroit est magique. Reposant. Calme et propre. Structuré. Il y a même une source d'eau qui aurait certains pouvoirs bénéfiques. On aperçoit une petite nonne toute vêtue de noir qui garde l'église. Les gens font le signe de croix et embrassent les icônes avant de déposer un peu d'argent. Dans la région, il a énormément de monastères, tous dissimulés dans la forêt, dans les vallées. On reprend le chemin et on se quitte à l'intersection après avoir récolté et mangé des fruits. Pour la première fois, je n'ai pas marché seule et j'ai pu expérimenter la joie d'être à plusieurs. A bientôt, Lola et Victor!




Je traverse un village après l'autre; la situation est précaire. Tant de maisons en mauvais état ou inachevées… La Suisse me paraît tellement loin et il y a depuis longtemps que ma perception du temps est complètement perturbée. J'ai l'impression parfois d'être dans un rêve ou un autre monde. Je suis dans un autre monde. Oui. Bien des choses m'échappent. J'arrive à Markovac et je rencontre une autre "BABA": GOGA! C'est chez elle que je dors. Son petit-fils âgé de 20 ans me laisse sa chambre et dort dans le salon. Si j'avais su, j'aurais insisté pour camper dans le jardin. En quelques minutes, la moitié du quartier est au courant de ma présence. Les petits voisins âgés de 3 et 5 ans, Natalia et Davide, ont un coup de cœur pour l'étrangère. Et c'est réciproque.



BABA GOGA me présente son permis de séjour pour la Suisse, où elle a passé deux mois à travailler dans les Grisons. Elle aurait pu y rester, mais ses beaux-parents le lui ont interdit et ont exigé qu'elle revienne en Serbie. Elle s'imagine comment la retraite serait en Suisse, comparée à ses misérables 200 euros par mois de rente. "IL NE FAUT JAMAIS ETRE TROP BON", me dit-elle. Dans cette famille, je fais la connaissance de deux filles et des trois petits-enfants, jeunes adultes. Cette fois, je dormirai profondément.


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