Labels

Freitag, 18. August 2017

KPR - 3 : Jour 133 I Stobi - Negotino

Il fait chaud, très chaud. Je suis dans un village et je sirote un café que le patron du magasin a voulu m'offrir. Les deux petits vieux me fixent. Ils sont intrigués, mais ne cherchent pas la communication. J'ai du mal à cerner les macédoniens. Je n'arrive pas à les "capter". Je ne sais pas à quoi cela tient. Est-ce à cause des migrants qu'ils ont vus défiler sur leurs routes? Est-ce à cause de la saison, préoccupés par les récoltes? Est-ce à cause de la situation géographique, retirés dans les monts? Je n'ai décidément pas le feeling avec cette culture, quoique de temps en temps, je rencontre des hommes qui m'offrent de la pastèque. Je me demande si ça vient peut-être de moi: trop habituée à la générosité précédente, je sens la fin du trajet et j'ai peut-être une énergie différente? Bon, je continue et je m'applique.


Les villages traversés sont encore plus pauvres que ce que j'ai vu jusqu'à présent. Je suis choquée, mais j'apprécie aussi ce décalage. Quand je demande quel espoir ils placent en l'avenir, on me dit: "Nos fils et nos filles partent en Europe de l'Ouest pour avoir une meilleure vie". Partir! Quitter la situation.

A Negotino, j'ai de la chance. Le directeur du musée est sur le point de s'en aller, mais il m'accorde un entretien. Puis sa collègue me fait visiter les trois parties du musée. Quand je demande au directeur "vie ou survie?", sa réponse est claire: il est manager, il travaille pour vivre.



On me donne le contact de Chendo, un artiste en ville. J'y vais, il est là. Il a une grande énergie, mais notre entrevue est quelque peu chaotique, en raison notamment de la langue. Je suis très heureux de l'avoir rencontré, car ça devient vraiment rare! Je prends congé et me dirige vers un "monastère" orthodoxe. Il est tenu par un monsieur qui sent le vin et a le sens des affaires. Les monastères restent un mystère pour moi. Je n'ai pas vraiment encore compris comment ça fonctionne. Le lendemain, j'assiste à la réception d'un évêque. Son arrivée est magistrale, en carrosse dans la cour, avec deux "servants" en soutane noire. On lui baise la main, tandis que les prêtres l'entourent et chantent. Je pense à ce qu'on m'a dit en Serbie au sujet de l'Eglise qui s'enrichit. Je les regarde et je n'ai pas vraiment confiance.

Keine Kommentare :