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Freitag, 6. November 2015

KPR-2: 40ième jour | Padova—Mirano



Direction Mirano. Donc, j’ai quitté Arianna. Mais j’ai encore envie de profiter de la ville. Je fais un petit tour dans la basilique Sant’Antonio. Ca pullule de cappucins et autres frères. Je suis fascinée par ce monde de dévotion. J’admire les personnes qui embrassent d’une main le tombeau de Saint Antoine et restent là quelques minutes, tete baissée à prier. Dans une chapelle voisine, il y a les reliques de Saint Antoine. Tout décoré d’or et d’argent, de pierres précieuses, sous le regard vigilant d’un guide. Un bout de crane, un bout d’os, un bout de langue, un bout de manteau, quelques dents… Ce phénomène de dévotion pour des restes humains, de quelques siècles, certes… je ne sais pas, ça me dépasse. Il y a aussi un confessional, une sorte de «store» qui pourrait presque etre ouvert 24h/24h. Je m’arrete 1 minute. J’y vais pour me confesser de perturber le paysage religieux avec mon habit provocateur? Non. Je n’y vais pas. Je respecte, mais l’art m’attend. Alors, andiamo. 

Je marche avec une certaine tranquilité car ce soir, c’est sur et certain, je dormirai chez un artiste et une curatrice-critique d’art. Peut-etre un peu trop lentement, quand meme, mon tempo. Car les derniers kilomètres se font sur l’asphalte et dans la nuit, et comme je l’ai évoqué, les Italiens aiment la «vélocité». Heureusement, je suis une illuminée (oui, avec les bandes lumineuses et clignotantes offertes par Loredana). J’ai foncé, foncé et bien transpiré. Je crois que je n’ai jamais autant marché vite. J’arrive enfin chez Tobia Rava et Maria Luisa Trevisan. Grazie à Ion Koman de m’avoir organisé ce contact!

Tobia m’accueille chaleureusement, me fait visiter la grande et belle casa, en traversant en premier son atelier. Pendant que Luisa finit de cuisiner, Tobia me montre la salle d’exposition – exceptionnellement avec ses oeuvres – et me parle du concert à quatre mains du soir d’avant. Qu’il fait bon d’etre parmi eux. Il y a une excellente minestrone, une salade de poulet-avocat-moutardededijon, un vrai régal. S’ensuit du raisin du jardin, des kakis séchés… pour la «gourmet» que je suis, je suis au paradis (ahahah). Tobia et Luisa me proposent de passer une deuxième nuit, si cela me dit. J’accepte. J’aurai ainsi le temps de mieux connaitre la science qui se cache derrière chaque tableau de Tobia.