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Montag, 21. August 2017

KPR - 3 : Jour 136 | Josifovo - Stari Doiran

Après une nuit d’insomnie, à cause de l'orage, je me ravitaille en raisins (d’ailleurs, j’ai fait une cure, ce qui va me causer des crampes durant toute la journée… j’abuse) et prends la route. Ma tente est trempée et pour la première fois depuis longtemps, je ressors ma veste de pluie. Pendant plusieurs jours, il y aura ce vent qui me pousse. Je traverse des vignobles, prends de l’altitude avant de courir en chantant vers le Lac Doiran. En traversant deux villages, on m’invite pour un café. La dame fait peine à regarder: elle n’a plus beaucoup de dents, elle a dû être blessée car elle a de la difficulté avec une main et marche à l’aide d’un petit bâton. Elle me caresse la joue et me donne un bisou. L’importance d’un bon café est primordiale chez les Macédoniens, c’est aussi le cas chez les Serbes. Je sens que j’arrive lentement vers une autre contrée…

Mais avant cela, une halte dans un petit magasin, de quoi m’informer sur l’art dans la région. Les deux jeunes me parlent en anglais, quel bonheur de pouvoir communiquer et se comprendre. La fille est architecte et artiste. Je l’interviewe. Le musée n’est pas ouvert. Tant pis, je prolonge mon temps chez eux. Elle me parle de la situation catastrophique du pays: corruption, économie désastreuse, diaspora vers l’Europe de l’Ouest. Le gouvernement, l’ancien - peut-être qu’avec le nouveau, il y aura des changements - ne s’est pas préoccupé de son peuple, et celui-ci ne sait actuellement pas faire la différence entre ce qui est bien et mauvais. D’après elle, la première chose à faire, c’est d’éduquer la société. Elle me dit aussi que l’éducation, sous l’ancien gouvernement, était la dernière priorité. La Macédoine souffre et cela se ressent. La plupart des gens quittent ou veulent quitter le pays. Il parait que le meilleur salaire serait celui de chauffeur de camion. J’ai rencontré quelques hommes dans la quarantaine qui sont d’anciens soldats ou qui sont encore engagés dans l’armée. Ils ont vécu les atrocités des conflits, la guerre marque. Il faudra certainement plusieurs générations pour améliorer la situation.


Ce soir, après avoir sonné sans succès chez un artiste, je regarde les derniers touristes se balader au bord du lac. 

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