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Montag, 28. September 2015

KPR-2: 1er jour | Morat au Musée



Mon père, toujours l’âme sur la main, m’amène au Musée de Morat. Ivan Mariano, le directeur m’attend. J’arrive avec un peu de retard. Ivan m’accueille chaleureusement, ne considère pas spécialement mon «costume» (en tous les cas, n’est pas surpris de mon accoutrement) et me fait visiter l’exposition actuelle. On atterrit dans son bureau où on démarre un échange sur l’art – l’artisanat. Quand commence l’art ? Faut-il confronter les deux domaines, les opposer ? Ivan me confie ce thème à méditer. On continue à parler sur l’expo actuelle «Frontières-Grenzen» et on en arrive sur l’émigration de force, sur le barbelé… Il me dit qu’étonnemment, aucun artiste a utilisé ce fil de fer pour exprimer le sujet de l’expo. Lors du début de l’expo en juin, les afflux en masse, la construction de murs, ne faisaient pas encore la «une» des journaux.

Le «barbelé», je l’ai trouvé. Dans le Musée du Papier peint à Mézières, à l’exposition «Chambres d’enfants». Une artiste avait conçu pour celle-ci des rideaux de fleurs en barbelé. Thématiser l’époque de l’enfance, aussi sous des aspects moins roses, moins bonbon, était le vœu de la commissaire d’exposition : Evelyne Tissot. Elle m’attendait impatiemment pour me bénir et m’accueillir. Pour cela, j’ai accéléré le pas. A 14h, j’étais déjà dans le village. Directement. En ne faisant pas de halte à Romont. Je me suis dit que j’y retournerais après.
A 16h, j’ai pu avoir un entretien avec une collaboratrice scientifique du Vitro Musée à Romont : Valérie Sauterel. Elle me parle de cet art ancestral, dont la technique n’a quasiment pas changé depuis le Moyen-Âge, de cet art qui est constamment en mouvement grâce aux variations de la lumière, de cet art qui n’est pas en aucun cas poussiéreux et réduit qu’au milieu religieux. Un art bien vivant. Quant à la question d’art – artisanat, il n’y a de débat qui en vaille. C’est une évidence. Il faut les deux. L’artistique et la technique. Elle me dit encore que les vitraux sont un moyen de méditation, de faire introspection, quelles que soient nos attirances et/ou appartenances religieuses.

J’ai loupé un jour. Non, il me faut terminer ma première journée.

Après Morat, marche direction Avenches. Arènes obligent. Et autres kilomètres direction Payerne, mais en bifurquant à Montagny la Ville. Je vois un paysan rentrant ses vaches. Je lui explique que je cherche un artiste qui m’autoriserait à camper dans son jardin. Il me dit que tous les artistes sont partis… Il y a encore des «Stern» qui oeuvrent dans la musique. Il y avait un peintre Baeriswyl, mais qui n’est plus dans la contrée. Et il y a encore cet ancien maréchal-ferrant qui à sa retraite s’était voué à la sculpture… Malheureusement, un accident l’a paralysé. Je marche vers le village. Je regarde différents endroits et j’aperçois cette magnifique sculpture au milieu du village. J’apprends par la suite son titre : «l’envol». Je m’arrête et me décide à sonner. Une dame m’ouvre. Ce n’est pas encore la personne en question. En fait, j’arrive en pleine partie de cartes entre 6 personnes. On fait connaissance et on me présente l’artiste: Albert Dafflon.

On me présente ses œuvres. Je découvre non seulement les sculptures mais aussi des peintures. Des peintures magnifiques qu’il a peintes de la main gauche, puisque l’autre ne voulant plus fonctionner. Autodidacte. Magnifique. Je demande s’il a eu des références ou des inspirations ou comment il arrivait à telle création. Il me fait comprendre, qu’il avait tout dans la tête et que la suite coulait de source. Peut-être une référence: Roger Monney. Un homme qu’il connaît. Un monsieur de plus de 80 ans qui est toujours actif et sculpte, crée toujours. Ca, c’était pour la première journée.