Une journée normale, avec un soleil de plomb. J’ai de la chance. Beaucoup de chance. Le temps est juste magnifique. Pas commun pour la saison, mais pour un pélerinage, c’est juste le pied. Je traverse une région de verdure, de champs et je rencontre ci et là, quelques chasseurs dissimulés dans des huttes très bien sophistiquées: paravents aux tons vert-militaire et mini-fenetres pour guetter. Je pense que je dois les déranger, mais tanpis, si j’ai la possibilité de respirer le mais, la rosée, les feuilles et de traverser des petits ruisseaux. Je me prends cette liberté de perturber les prédateurs. Un autre moment, un paysan siégeant son tracteur, amusé, m’accoste et après quelques phrases, je lui propose de m’accompagner pour un petit bout de chemin… Eco. Chacun son boulot, chacun sa route. Arrivée à Brescia… longue arrivée, longeant la route. Traversant la banlieue ou toutes les cultures se mélangent (Brescia a le taux de «extra-communautaires» = étrangers, le plus élévé en Italie).
Je reprends mon souffle devant un big «Supermercatino», j’échange quelques mots avec un homme qui m’accompagne quelques mètres. Je continue ma route en ayant l’intention de t’atteindre l’Academia di Belli Arte de Brescia. Un indien m’accompagne et me dit de faire attention, que ce n’est pas bon d’etre seule dans cette ville, que le quartier est dangereux. J’arrive à l’Academia. Mais, je me suis trompée, ce n’est pas l’accadémie escomptée, c’est une Université libre pour adultes ou des cours – entre autre d’arts visuels – sont donnés. J’explique au secrétariat ma requete et tente la demande ultime: celle de planter ma tente dans le mini-jardin public de l’Université. Impossibilité. Bon, basta. Okay, andiamo. Finalement, je trouve un hébergement chez Marco. Ma foi, c’est pas toujours possible… on a des limites.
