Labels

Montag, 10. April 2017

KPR-3: Jour 3 | Hubenrode - Bornhagen

Je m’arrête à 10h15 à Witzenhausen. Et que vois-je ? Deux messieurs qui mangent un « pommes-schnitzel». My Gosh ! A 10h30 comme pause du matin ? « Moin-Moin », j'entends. On se salue, on boit, on mange. Pour un lundi, c'est riche ! Je me pose la question si j'ai manqué une case… !? C'est un lundi de Pâques ? Ou c'est touristique, ou c'est moi qui suis décalée dans mon petit costume bleu ?
Je me fais plaisir. Il y a du soleil, je suis sur une terrasse, j'ai commandé un verre d'eau, un thé menthe, un macchiato et un « heisses Frühshück». Na ja, muss man es geniessen !

Voilà la place du marché, cela grouille de gens. Toutes sortes de gens.

Après le déjeuner copieux, je continue ma quête de l'art. Je m’arrête dans un atelier -  Malschule -  et l'artiste polonaise Eva Köhler m'accueille. Magnifique discussion. Elle m’offre la pomme qu'elle vient de peindre.



Je continue direction Bornhagen. Le paysage est collineux, des champs de forêts et des forêts de champs. Mes pieds brûlent, mon sac est lourd et le bitume est sec. Je trempe alors mes extrémités dans un ruisseau en espérant qu'elles se dégonflent. Le miracle se produit. Hum, ouais, plus ou moins. Je continue. Le but n'est pas très loin. Je me réjouis du bourg et de l'ambiance moyenâgeuse. Je fais halte dans le « Kunstmuseum ». C’est un musée vivant, qui, deux fois par an, se transforme en boucherie . Oui, oui, le musée devient alors cuisine, atelier, dortoir, salle à manger et les deux pauvres cochons qui sont stationnés à côté, dans le noir, deviennent des saucisses qui régalent les touristes et les curieux du coin. Malheureusement, dans ce village tout est fermé et il n’y a pas d’endroit pour manger. Je cherche alors l’endroit idyllique pour planter ma tente… J’ai abandonné depuis longtemps ma quête d’artistes. IL N’Y EN A PAS ! Je frappe aux portes et explique la démarche… Mais je sens que je ne suis pas la bienvenue. Les gens sont sceptiques et méfiants. J’apprendrai par la suite que cette crainte s’explique car il est peu courant de voir une femme seule avec un sac à dos. Ce qui signifierait, pour certains, une femme courageuse et « selbstbenrust » n’est pas encouragée ou courante dans cette région… Région avec ses traditions catholiques, les femmes devraient correspondre à l’image préhistorique de l’être qui reste au foyer et qui est soumise au mâle. J’exagère… un tout petit peu !


Donc, je continue, je teste et décide d’être attentive à mon instinct. Je vois tout de suite s’il y a une possibilité, une ouverture ou si je dérange. Il ne faut jamais forcer. Ce village est froid, stérile, très bien ordré (un peu comme la Suisse) et je ne me sens pas à l'aise. Finalement, je trouve une « wiese », après voir reçu la permission d'une de locataires. Je ne suis pas 100% sûre, mais ça fera l'affaire. Peut-être qu'elle m’invitera pour une douche et une tasse de thé... ! Non, oublie et n'attends rien. Mon ventre est creux et bien que j'aie des croquettes-craquettes et autres « studentenfutter » j'aimerai bien manger quelque chose de chaud. Avant de m’y atteler, j'arpente la route vers le bourg... et là, le miracle se produit. Michael est là. Une sorte d'ange viking qui veut mon bien et m'aide dans ma quête. On prend sa voiture et direction Witzenhausen (là où j’avais pris le déjeuner copieux). BACK TO THE START.

Il m'accompagne dans un restaurant allemand tenu par des turcs (je n'ai rien contre, mais je déconseille les « pommes-schnitzel » à la turque). Puis, Michael m’amène au LIDL avant de me ramener à ma tente. Rassasiée et nourrie mentalement, je dors comme un bébé. Seul bémol à ce parfait tableau : quelques petits garnements voulaient jouer avec moi et  couraient autour de ma tente en tentant de me faire peur. Je n'avais aucune envie d'être leur proie. Je préfère me rappeler les derniers mots de Michael : « si tu passes à la Birhenfelde, passe chez moi pour un café ».

Sur ma route, un monsieur assez maigre me tient la jambe. Il me parle de sa maison, du village, de sa vie. C'est trop. Il ne remarque pas que je suis fatiguée et que je n'ai pas envie qu'il m’envahisse avec des propos inadaptés au moment. Marinka, mets le stop, freine-le ! Bon, j'arrive à l'interrompre et lui dis « au revoir ». Enfin ! Putain ! Il y a des fois où on se demande comment réagir. Tout ça fait partie du projet, du chemin. Je reviens sur mes pas, vers la belle ferme rénovée en pensant que peut-être...

Une voiture m’arrête et on me demande le chemin pour l’autoroute vers Kassell !!! Est-ce que j'ai une tête à savoir cela ? Ok, j'ai un bleu de travail, j'ai un K sur la poitrine alors les gens pensent que je suis le point d'information. Ahahah !

Finalement, personne à la ferme, je campe quand même et j’ai un chien pour compagnie. La vie est belle !


Keine Kommentare :