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Samstag, 8. Juli 2017

KPR - 3 : Jour 92 -95 I Belgrade

J’ai peur. J’ai peur. Peur que ma présentation ne soit pas bonne…. peur de la scène de performance et de la tradition de cette discipline qu’il y a ici. Je répète mon texte en anglais, je complète mes notes sur la toiture de ma tente. J’essaie de me calmer. Le matin, j’installe, prépare le tout dans la galerie pour le soir. L’après-midi, on visite la ville, la forteresse Kalemegdan (où il y a interdiction de filmer) et on filme ce qu’on peut.



A 18h, discussion avec une dizaine de jeunes artistes et des artistes confirmés dans le domaine de la performance. Je suis nerveuse. Finalement, je me détends et j’apprécie la curiosité de mes interlocuteurs et surtout la conversation très vivante. Puis à 20h15, la présentation. Il y a effectivement beaucoup de monde! L’ambassade suisse a mobilisé toute une audience. Et tout se passe bien. Les gens sont intéressés et me font de bons feedbacks, je reçois beaucoup de compliments, que mon travail est important, tellement bon et nécessaire, que cela motive. Merci à vous. Merci pour votre générosité. Certains me disent que je suis vraiment authentique, sincère. Ah, que ça fait du bien tout cela. J’accueille et cela m’encourage à continuer. Car quand on doute beaucoup de soi (bien sûr que c’est naturel voire intrinsèque à l’identité de l’artiste), de temps en temps, recevoir des confirmations extérieures qu’on est pas complètement à côté de la plaque et que ton travail puisse toucher: Purée, ça motive ! Cette nuit, je dormirai mieux.



Le lendemain, on a rendez-vous avec des artistes dans leur atelier. Monsieur l’Ambassadeur, son épouse et Mirjana nous accompagnent. C’est un couple d’artistes qui nous présente son travail. Ici, en Serbie, que tu sois avocat, boucher, plombier ou artiste: même combat: tu dois survivre! Car la situation est tellement dure: pas d’argent, pas de stabilité, un sytème corrompu… où même si officiellement, c’est une république, il y a tout de même une tendance à l’autocratie. L’ambassadeur, qui nous accorde une interview l’après-midi, nous explique sa mission et la situation du pays. Merci à vous de nous avoir partagé votre point de vue et vos pensées. Retour en ville pour filmer certaines scènes et récupérer mes affaires (mon sac !!!) dans la galerie.

Lundi: journée très remplie, bien programmée avec une série de rencontres et d’interviews avec des galeristes, directeurs, commissaires de musées, d’institutions, d’organisations artistiques. Merci Mirjana! C’est aussi très agréable de pouvoir filmer dans tous ces endroits, car nous avait fait l’expérience, le jour d’avant,  de refus et de complications (conséquence de la situation du pays ex-communiste = tout sous contrôle, liberté des médias réduite…).



Mardi: c’est avec Wendy et Ramon que je passe la journée. On profite de tourner encore des scènes à des endroits précis… avant qu’ils ne me quittent pour retourner en Suisse. Et moi, je rejoins Ana Markovic, une amie que j’avais connue en 2010 à la Sommerakademie de Traunkirchen en Autriche. Ana m’accueille dans sa famille. Je me sens bien, à nouveau dans le projet.

Anna Makovic dans son atelier

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