Durant ces quatre semaines, j’ai eu l’occasion de recevoir non seulement de la nourriture «concrète», mais aussi de quoi cogiter sur l’art, tel que des pensées issues des conversations avec des artistes (j’ai essayé d’être le plus fidèle à leur pensées, toutefois les mots choisis ne sont forcément pas les termes utilisés) Beate: «ich male nicht schöne Sachen…», Klaus «Kunst soll politisch, nicht klein bürgerlich», Manfred: «Drang, die emotionale Welt zu äussern, zu vermitteln (…) Du steckst deine/eine Energie in das Kunststück und gibst es weiter. Dafür gibt es ein zurück. Geld ist Tauschmittel.» (Diskussion über Kunst und Kunstmarkt).
A Karlsruhe, à la Staatliche Kunstakademie, j’ai eu l’occasion de discuter avec un professeur, lui-meme artiste, qui me disait: «Ne va pas à Berlin, c’est une «Trendstadt», retourne à tes origines, fais quelque chose sur ton pays. C’est beaucoup plus courageux. (…) Les artistes suisses ont plus de liberté, et osent faire ce genre de projet, par contre, les allemands, tel que dans le domaine de la peinture, sont quelque peu plus «timides» dus au poids de la tradition de la peinture allemande. Encore à Karlsruhe, mais cette fois, au ZKM, mon arrivée était annoncée, le tampon était prêt, le personnel informé, mais ce que je ne savais pas, c’est qu’il y avait une visite guidée avec Jean-Jacques Lebel, le commissaire de l’exposition Beat Generation, Allen Ginsberg. J’y ai pu participé et recevoir une bénédiction. Le bel hasard, c’est qu’il y avait un film documentaire sur le livre «On the road» de Jacques Kerouac, auteur qui avait été cité à plusieurs reprises lors de rencontres. (Dixit Wikipedia: La légende veut que ce livre ait été écrit d’un seul jet, en trois semaines (du 2 au 22 avril 1951), sur un rouleau de papier de 36,50 mètres de long, dans de longues sessions de prose spontanée et enfiévrée). Et là, j’étais à la source.
Une autre exposition qui m’a beaucoup plu, notamment au Musée für Neue Kunst à Freiburg in Breisgau, Make active choice. Je parlais le même langage, l’art qui était présenté ici me parlait, m’interpellait, m’amusait aussi. A ce moment-là, (cela concerne uniquement ma personne, ma compréhension et perception sur l’art), je me disais: «Oui, ca fait vraiment sens de travailler dans ce domaine. Oui, j’ai envie de continuer sur cette voie.« Une sorte d’attestation, de confirmation de mon engagement face à l’art.
Une autre exposition, soyons plus précise, une partie relativement restreinte, qui m’a interpellée, se trouve à la Kunsthalle de Mannheim dans Nur Skulptur. Je retiendrai trois noms, qui déjà auparavant étaient des références: John Bock, Roman Signer, Thomas Hirschhorn. Quand je vois leur travail, je pense : «Oui. C’est ca.» Enfin, non que les autres ne soient pas intéressants, mais disons, que leur langage m’est familier. Grosse Wörter. Banalität, aber erstmals geschrieben. Lors de ma visite de la Staatliche Kunsthalle à Baden-Baden, l’exposition Here she comes now de Elisabeth Peyton, m’a donné envie de continuer à peindre… Concernant la question «Faut-il aller à Berlin?«, quelques-un m’ont dit: «Nein, man muss nicht nach Berlin, die Kunst ist überall«. Ok. Danke, ich werde darüber nachdenken, aber ich laufe trotzdem bis Berlin. Später ist ein anderer Tag.
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Art Forum, Offenburg |
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Jean-Jacques Lebel. ZKM, Karlsruhe |
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Julia Müller. Staatliche Kunstakademie, Karlsruhe |
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Kunstarchiv, Darmstadt. Segnung durch den Leiter |
Literatur… die großen Denker! |
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Künstlerkolonie Mathildenhöhe, Darmstadt |