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Donnerstag, 1. Oktober 2015

KPR-2: 4ième jour | Semsales—Clarens



J’ai pris du retard. Qu’importe. Je passe de bon matin dans les prés à vache, quitte à m’embouser ma «soutane». J’y rencontre quelques paysans. Finalement, je fais halte à la Maison St-Joseph à Châtel-St-Denis. Son directeur m’accueille et m’accorde de son temps. Même si cet endroit ne fait pas partie de ma liste de «musées, galeries, institutions, halles, centres, artistes», je devais m’y arrêter car il est bien de l’art dont il est question. Partout, dans cet établissement, on respire l’art et la créativité… une autre manière, si différente , remplie d’espoir, d’aborder le quotidien quand on sait que généralement, cette maison est synonyme de dernière halte. Je retiendrai cette phrase de Claude Ecoffey: «L’art a permis de dévoiler des trésors cachés chez des personnes du grand âge.»

Je continue ma route, descente longue côte à côte avec la Veveyse. Pour finalement tomber sur la riviera. Halte au Musée Jenisch, admiration pour Hodler. Toute l’équipe de l’accueil est enthousiaste à mon projet et tente en vain d’atteindre une personne du domaine de l’art contemporain qui serait apte à me bénir et répondre à la question. J’attends, je feuillette «le Phare» spécialement dédicacé au 30 ans du Centre culturel suisse à Paris. Thème: la performance!

Pour finir, ce sont deux personnes qui me bénissent et m’offrent leur opinion sur la question. Merci à Michel et Julie! Je continue ma route, prête à affronter les plages richissimes et autre végétation luxueuse de la côte. Ma journée se termine à Clarens, à la Galerie Plexus. J’entre et ne voyant personne arriver, je lance «Bonjour, y-a-quelqu’un?» On me répond: «Oui. Vous, voilà rassurée, non?» Et c’est parti. Le galeriste, un fort sympathique monsieur, me séduit par son sens de réparti. Je me marre, je me marre. Bon, il faut préciser qu’après une journée de marche (avec une cloque sur l’orteil qui t’amène à boîter un tout petit peu) et le soleil tapant, tu as l’esprit outre-bord. Il me présente la demeure. Je fonds devant tant de beauté. Je me crois à un autre siècle. Il me dit  que je pourrais camper dans le jardin.

Alors là, pas besoin de répéter. Je réagis et je dis oui. Je m’arrête définitivement ici, coûte que coûte. Je n’aurais certainement plus la chance de dormir dans un tel endroit avec une vue magnifique sur les Alpes et passants chics qui défilent. Juste un petit problème, le galeriste devant partir, fermant le tout et ne revenant que le lendemain tard dans la matinée, comment faire pour mes commodités ou si je veux sortir de la propriété sans me faire passer pour une voleuse? On réfléchit ensemble… je lui propose que j’escalade la barrière et j’arrive sur la promenade ou j’escalade pour tomber chez les voisins… Mauvais plan. Tout est sous contrôle et généreusement «sécurisé». Finalement, on a trouvé une solution pour que je ne sois pas enfermée dans un tel paradis.

J’ai appris une chose: je sais maintenant pourquoi les pelouses de telles propriétés sont merveilleusement vertes. Il y a des jets d’eau qui s’enclenchent à 4h45. Ma tente a dégusté