Je quitte après une nuit de repos à l’Hospice, ce col… Pensée spéciale pour Simone Devaud du Vitromusée à Romont qui aurait toujours aimé faire quelque chose de similaire, et encore pour d’autres Devaux de Semsales, commune qui était rattachée au prieuré du Grand Saint-Bernard et pour laquelle un chanoine était descendu en plaine pour prêcher la bonne parole.
Donc, je pars. En plein brouillard, et quelques centimètres de neige. Carl, graphiste et pèlerin dans l’âme, qui était venu pour deux jours, m’a indiqué que dès que tu vois la grande statue à la fin du chemin qui longe le lac, tu n’as qu’à suivre le petit chemin, même si plusieurs routes (G, R, et autres codes) sont présentées… Tu dois descendre jusqu’à Saint Rémy en Bosses pour ensuite bifurquer. Donc, je cherche la statue… mais, un peu difficile à la trouver tellement que la brume ou brouillard, enfin un épais papet de condensations, testent des aptitudes d’orientation. Alors, on s’engage et on s’y retrouve. Je retrouve une autre personne, Saskia, hollandaise qui fait la Via Francigena. On marche ensemble quasi jusqu’en «plaine» ou disons, jusqu’à ce que les sentiers rocailleux deviennent des chemins un peu plus larges. Je croise un monsieur qui est en train de déposer ses poubelles à la déchetterie et je l’accoste. Je lui demande s’il n’y a pas un-une artiste dans la région. Lui-même est musicien et compositeur, professeur au Conservatoire de Milan.
Alors, hop, il me bénit et répond à ma question. Ensuite, sous ses indications, je m’en vais vers un sculpteur dans un village voisin. A ce moment, je quitte Saskia. Chacun son chemin, chacun son projet. Le sculpteur est là. J’ai de la chance. Il n’est pas dans la salle d’exposition, mais a un autre atelier quelques mètres plus loin. Sa femme m’amène vers lui. On discute, je découvre son monde, un monde de bois, un monde de labeur, de sueur et surtout de passion. Il me dit qu’il vient de terminer un refuge, construit de ses propres mains et qu’il est en train de finir de sculpter un poisson sur un vrai sac plastique à côté d’un pêcheur, quelque part dans une forêt. Il me bénit aussi en m’embrassant et m’offre un guide de randonnées. Un italien du sud, un de ses élèves, est en train de balayer l’atelier. Je me dis que j’aurais bien envie de revenir pour suivre un cours. Siro Vierin est le premier sculpteur… la Vallée d’Aoste m’en réserve bien d’autres. Mais avant cela, d’abord de la peinture.
Alors, hop, il me bénit et répond à ma question. Ensuite, sous ses indications, je m’en vais vers un sculpteur dans un village voisin. A ce moment, je quitte Saskia. Chacun son chemin, chacun son projet. Le sculpteur est là. J’ai de la chance. Il n’est pas dans la salle d’exposition, mais a un autre atelier quelques mètres plus loin. Sa femme m’amène vers lui. On discute, je découvre son monde, un monde de bois, un monde de labeur, de sueur et surtout de passion. Il me dit qu’il vient de terminer un refuge, construit de ses propres mains et qu’il est en train de finir de sculpter un poisson sur un vrai sac plastique à côté d’un pêcheur, quelque part dans une forêt. Il me bénit aussi en m’embrassant et m’offre un guide de randonnées. Un italien du sud, un de ses élèves, est en train de balayer l’atelier. Je me dis que j’aurais bien envie de revenir pour suivre un cours. Siro Vierin est le premier sculpteur… la Vallée d’Aoste m’en réserve bien d’autres. Mais avant cela, d’abord de la peinture.
Je continue ma route, seule. Je m’arrête quelque part à côté d’une immense ferme en pierres, magnifique. Une femme blonde sort et me parle. Je lui dis 2-3 mots en italien ou plutôt un français avec une prononciation italienne ou un italien françaisisé (qu’importe). Elle m’apporte un biscuit et un café. Un vrai café italien, un fort, bien sucré, tout chaud et qui te fait avancer sur des km. C’est bon, je suis en Italie. J’aime déjà cette Italie. Alors, je longe une sorte de canal sur des km, petit chemin de montagne qui traverse des forêts et des forêts. Finalement, j’arrive à Gignod. Et je m’empresse pour faire quelques mètres en plus, direction Aoste, pour chercher un peintre, conseillé par Sirio.
C’est bon, j’y suis: A la Chaumière. Restaurant mené par Ernesto Margaret et repris par son fils qui m’accueille, me fait un thé, me demande si je veux manger… J’accepte. Je prends tout. Je suis trempe et fatiguée. J’attends Etto, le père qui ne sait pas que je suis là. Il arrive et on soupe ensemble. Magnifique rencontre. Il a 86 ans, peint tous les jours, il me dit que ça l’occupe, que ça ne demande pas d’effort, que c’est un joli travail pour vieillir. Il me dit que je suis belle et sympathique, mais pas „tout en place“. Surprise, je demande ce que ça veut dire. Réponse: „t’es un peu déplacée“. On rigole et fonde la société des „déplacés“. Avec Etto, on parle la même langue, on se comprend. C’est fluide et naturel. Pas calculé, comme il le dit. Ce moment est une richesse pour les deux. Ensuite, il me fait visiter l’exposition qui est l’ancienne disco où toutes ses oeuvres remplissent l’espace entier.