Je quitte enfin cet endroit après une attente. Une attente
de mon identité. Elle est là, arrivée vers 16h00 et je peux finalement me
mettre en route. Je marche sur la route asphaltée et descends jusqu'à une
bifurcation pour grimper sur les hauteurs. Seule, petite forêt bien charnue,
mon visage en l'air, mes pensées dans le cœur, je hurle à tue-tête "Free,
free". Peut-être qu'il faut se vider, se nettoyer le regard avant d'entrer
sur un nouveau territoire. La Suisse m'a appris une chose: la neutralité. Et
j'en use. Je souhaite être le plus objectif possible dans la rencontre avec mes
prochains interlocuteurs. Alors, chemin en solitaire, nature en abondance, civilisation
retirée, j'escalade l'altitude des montagnes serbes. Vers 18h45, ma journée
s'arrête. Deux messieurs m'offrent l'hospitalité. La vue est magique. Le
coucher de soleil somptueux, je me croirais dans les préalpes.
Il y a juste ces
trois maisons datant de 50 ou 100 ans. Simples, mais robustes. Elles ont
traversé le temps. J'aurais aimé continuer à marcher au moins une heure et
demie, mais on me conseille d'arrêter pour la journée, car cela pourrait être
dangereux dans la forêt. Les deux messieurs sont adorables. Ils parlent fort,
trop fort et à nouveau ça part dans tous les sens. Ils m'offrent un repas et
quel bonheur de manger des produits du jardin, boire de la tisane, goûter aux
pruneaux séchés. J'ai même trouvé un artiste. Mile est musicien. D'une voix qui
transperce le cœur, il déclame des paroles qui probablement sont liées à
l'histoire, le tout accompagné de l'instrument traditionnel.
Merci.
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