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Freitag, 9. Oktober 2015

KPR-2: 12ième jour | Montjovet—Carema



En avant, marche… ou crève. Non, je ne crèverai pas. Pas maintenant, pas en chemin. Pas avant que j’aie visité tous les artistes et autres sites culturels, pas avant que j’ai atteint Venise. Après, qui sait… Mort à Venise!? Non, j’arrête cet humour noir.

En chemin, je m’arrête chez un sculpteur, encore un, oui! Un autre, magnifique aussi (conseillé par Carla): Giovanni Thoux, qui a étudié le dessin industriel, a vécu plusieurs années au Japon, a marié une japonaise et est fameux pour son art. En arrivant dans Verres, avant de faire l’ascension, je dépose mon sac dans un café et je prends la précaution d’appeler (j’aime les km, mais quand même, je peux m’éviter des km pour rien…) On ne me répond pas. Je me demande si je dois marcher, marcher ou laisser de côté cette idée. Puis, hop, je cours les marches et me convaincs que ça ne sera pas perdu. Sa femme est là, me répond que son mari, malheureusement est dans l’atelier, en bas dans le village. Mince! Bon, coup de téléphone et le voilà qui débarque. A nouveau, magnifique échange sur ses planches, ses créations dans le bois pour lesquelles il passe facilement 1 mois (étape de la peinture y compris). Je suis impressionnée de toutes ses sculptures, des milliers, et des centaines.. une vie. Oui! Pas besoin d’en dire long, ses mains racontent le travail. Il me montre une série de petites sculptures, très jolies, particulières, virant au fantastique: elles ont toute été sculptées à partir de noeuds de châtaignier qu’il récolte et cherche lui-même.

L’esprit rempli de figures, je reprends mon sac et marche vers un paysage quelque peu sauvage, celui des vignobles en étage (invention et datant de l’époque romaine). Et j’y arrive à Carema, après une halte au Fort di Bard (la fille de Giovanni y travaille et m’a aussi bénie).

Magique, arrivée triomphale en passant dans lesdits vignobles où les grappes n’attendent plus qu’à être cueillies. Là, je parle à différentes personnes, toujours avec la même question sur la langue et mon bien pauvre italien: «Y-a-t’il un artiste dans le village? Disegno, pittura, scultura, musica, teatro…» Ma chère, mais t’es trop enthousiaste… tu crois que tu vas trouver des artistes dans n’importe quel bled. Ahah. Détrompe-toi. Et ben, effectivement, là à Carema, il n’y en a pas. Nonna Adrianna me prend par le bras et m’emmène chez elle. Ok, pas d’artiste, mais elle, elle mérite le détour. C’est un vrai bout-en-train qui sait comment y faire. On m’accueille à nouveau comme une princesse: chambre, douche, chaud, repas, vino rosso, grappa et basta! Merci à Adrianna et Eliseo pour votre merveilleux accueil, votre ouverture et votre force de vie, et humour!