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Samstag, 10. Oktober 2015

KPR-2: 13ième jour | Carema—Pavone



La Via Francigena, je l’apprécie jusqu’à Ivrea, puis là, ça commence à être un plus concret, un peu plus dur… Fini le français-italien de la Vallée d’Aoste et la compréhension dans le Piémont… fini chemins balisés. Bon, j’arrive dans la petite ville sympathique où je me fais plaisir et je mange spaghettis pesto et un macchiatto. Par contre, au niveau expos… fermées. Je trouve une petite galerie où une artiste m’accueille et me parle, surtout de son art. Ok, je suis là pour ça. J’hésite à rester dans la ville, j’essaie de trouver une adresse pour camper… Plutôt négatif. Alors, je quitte et je m’en vais vers la prochaine destination. Finalement, après avoir traversé le quartier industriel là où un certain Olivetti inventa la machine à écrire, un monsieur fait les derniers kilomètres avec moi jusqu’au village. Il me donne une adresse d’un artiste. J’y vais, confiante. L’artiste n’est pas là. C’est dans une cour avec plusieurs appartements. Je repars et vais demander à la boucherie du coin, s’il n’y a pas d’artistes. La bouchère qui ne comprend pas un mot de français, finalement sauvée par un couple de clients arrivés, m’indique une adresse. C’est le même artiste. Le couple m’accompagne et sonne aux portes avec moi. Personne. A part, une femme. Une porte s’ouvre, la voisine de l’artiste est là.

Bon, le couple me dit qu’ils ont aussi un jardin, que je pourrais camper chez eux. Mais, c’est à Ivrea. Non, j’ai envie de rester dans ce village. Alors, la voisine me dit d’attendre chez elle. Je rentre et c’est glauque. Glauque. Ca sent terriblement la fumée, c’est sombre, ou très mal éclairé, la tv allumée. La petite fille, 3 ans, un rayon de soleil. Ca me fait presque mal qu’elle soit dans un nuage de fumée. Le fils est là aussi, un jeune, mais qui est déjà père de deux enfants. Je sens que ce n’est pas forcément le bon moment, je suis mal à l’aise et surtout, c’est tellement en fumée. Le nono arrive, fait des grands yeux en me voyant. Je sors finalement et les remercie et dis que je vais me débrouiller. Alors, en avant… je cherche du gazon. Basta pour l’artiste. Il se fait tard et je n’ai pas de verdure pour planter ma tente. Ce grand village (5000 habitants) est glauque et quelque peu sinistre avec ses ruelles sombres et très étroites. Je ne sais plus où je suis, mais tanpis, je cherche du vert.

Je demande là, je demande là; c’est négatif. Le curé de la paroisse me dit que j’arrive trop tard. On me dit que je peux aller camper près du château, que pour une nuit personne ne verra. Je ne me sens pas très à l’aise. Finalement, il fait nuit. Mais je vois un gars sortir d’une voiture. Je lui demande et il me dit que chez lui, il y a le chien. Mince… Par contre derrière la ferme, il y a une petite place. Sauvée. C’est tout bon. Je peux planter ma tente, à côté d’un pseudo-composte, sur un sol dur, mais je peux la planter. Pour les toilettes, c’est simple, c’est le café du village ou l’herbe. Basta. Je vais au café pour me réchauffer une dernière fois. Il n’y a que des hommes, à part la serveuse Anna. Ils doivent me prendre pour une complètement „déplacée“. Je leur raconte en quelques mots ce que je fais.