Je suis heureuse. Je me lève à 5h00. Je déguste le lever de
soleil et j'entends le premier tracteur arriver. Je décampe et marche jusqu'à
8h30 jusqu'à ce que j'aperçoive une plaque tessinoise.
Alors, j'en profite pour
lancer un "BUON GIORNO!" et Dragan m'accueille dans son beau jardin.
Il est à moitié en Suisse et en Serbie. On parle italien puisque cela fait 27
ans qu'il habite près de Lugano. Je comprends alors que j'ai atteint une partie
de la Serbie (Serbie centrale) où il y a énormément de personnes qui ont quitté
le pays pour la France, l'Allemagne, la Suisse ou l'Autriche, à cause de la
guerre. Aujourd'hui, je parle pas moins de quatre langues. C'est drôle de
passer d'une maison à l'autre et de retrouver quelque chose de
"connu". Mes interlocuteurs qui ont vécu à Paris, Vienne, Zurich… ont
l'accent français, le dialecte viennois ou encore parlent le Züritütsch! J'aime
ça. La terre, le monde devrait pouvoir prospérer dans ce sens. Mixité,
hybridité, variété, mélange des horizons.
Le long de ma route, je remarque aussi
des sortes de "palais", de grandes maisons colorées à plusieurs
étages, enfermées par une clôture. On m'explique que c'est grâce à l'Ouest que
la région a pu se développer. N'empêche, c'est quand même un peu
"mort" ou "terne", car la jeune génération n'est pas
forcément là, ou juste pour les vacances… Moi qui pensais voir défiler sous mes
yeux la simplicité, la pauvreté des villages. Non! A bas les préjugés! Chaque
jour, je dois régler mes perceptions, en accepter de nouvelles. La Serbie a une
sacrée, longue histoire. Avant le peuple slave, il y avait des peuples
roumains, et il y a toujours des personnes qui parlent le roumain ici.
Ma journée est longue et chaude. Les gens veulent se faire photographier
avec moi. Je me laisse faire. C'est drôle. Comme une star… Et puis, une
interview spontanée à la TV régionale serbe… Bon, il faut que je continue. Et
la quête de musées et d'artistes n'est pas si évidente. C'est la vie qui a pris
le dessus.
Keine Kommentare :
Kommentar veröffentlichen