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Montag, 14. August 2017

KPR-3 : Jour 127 à 129 I Skopje

J’ai passé un samedi à l’intérieur, à faire les sauvegardes du matériel vidéo qui m’est précieux. D’abord j’ai du résoudre un problème technique, ce qui m’a amené à visiter tout un boulevard de la ville. Finalement, c’est dans une petite boutique que j’ai trouvé la solution à mon équation logistique. Pendant trois nuits je suis logée sur le canapé de Public Room, au premier étage. L’espace est ouvert tous les jours de huit heures à minuit., voire plus. Il ont un programme très rempli : ils ont quasi chaque soir de la musique.

PrivatePrint, Skopje


Selon Aleksander la réussite d’un artiste repose sur l’organisation et le management. Chaque artiste devrait avoir un manager. Je suis époustouflée par leur énergie inépuisable. Ils sont pratiquement les seuls avec un tel concept dans toute la Macédoine et même au delà. En Europe de l’Ouest de tels endroits pullulent mais ici ce n’est pas le cas. De même que les galeries indépendantes n’existent pas. Les lieux culturels sont étatiques donc soumis au Ministère de la Culture et par la force des choses restreintes dans leur marge de manœuvre et de liberté d’expression.



Ma première impression à la vue de Skopje fut de sourire, de rire même, on a du mal à croire que c’est une ville réelle tant c’est hétéroclite et rempli d’ornements, un vrai décor de cinéma. Je n’ai jamais rien vu de tel, on se croirait dans un autre monde. Il y a des inspirations néo-classiques, des bâtiments de l’ère socialiste, grandioses aux lignes épurées,  des ponts aux allures vénitiennes, de la musique qu’on entendrait à Vienne, des milliers de statues de bronze, des carrousels, un faux navire (qui sert d’hôtel et restaurant imitation belle époque). Puis il y a le vieux bazar, une cathédrale en construction, des mosquées d’où émanent les appels à la prière et des images de Mère Teresa qui te dit ce qu’est le Bien.



Skopje c’est une expérience hors du commun. Et j’oubliais de parler de la communauté Rom, les enfants se baignent nus dans la rivière, on dirait le Gange. Skopje est riche en contrastes.
L’office du tourisme ne semble pas être en fonction, le musée ethnographique est dans un piteux état (très humide, propice aux champignons). Mes sens sont très stimulés, ça va dans toutes les directions.
Galerie d'art nationale


J’ai pu m’introduire au Musée d’art contemporain, en plein montage de l’exposition d’un artiste célèbre. La technicienne m’a dit que je lui ai fait bonne impression et m’a laissée entrer. Apparemment, je dégagerais une bonne énergie. Merci Marga !



J’ai eu plusieurs échanges et visites qui m’ont nourrie et remise en question. Demain, je reprends la route. Mon bleu de travail est raccommodé, mon cœur apaisé et mon esprit a repris confiance.
J’ai pu rencontrer Yane, l’artiste qui a représenté la Macédoine à la biénale de Venise en 2015. Je suis gâtée. Les gens même s’ils sont très occupés, m’accordent un peu de leur temps et ils ne se prennent pas la tête. Et pour finir, cette nuit, je dors dans le Musée d’art contemporain.



 En fait, je pouvais camper devant mais le gardien m’a ouvert la porte. C’est un petit miracle. J’ai tout de suite mis les choses au clair en disant que je dormais à l’intérieur mais que j’allais pas coucher ! Je me marre. Plus tard, deux collègues policiers viennent lui rendre visite. En Suisse, je ne pourrais jamais, au grand jamais faire cela. J’aime cette expérience des Balkans. C’est dense et complexe. Bonne nuit !

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